Le singulier convient rarement à l’art et à la culture. Utilisé par souci pratique, il masque mal la diversité des pratiques et des domaines qu’il recouvre. De la même façon, au sein de ce Haut Conseil à l’Éducation Artistique et Culturelle, le singulier ne doit pas occulter la diversité de celles et de ceux qui y siègent: représentants des ministères, membres de fédérations d’élus, représentants de collectivités territoriales, parents d’élèves, artistes, éditeurs ou personnels des administrations centrales et des services déconcentrés de l’état. Si, comme le faisait remarquer Howard Becker, il n’existe pas un monde de l’art, mais « des mondes de l’art », il existe aussi des mondes de l’éducation artistique et culturelle qu’il s’agit d’amener à se rencontrer, et c’est précisément le sens de ces ateliers avignonnais.
Ce Haut Conseil offre, à l’ensemble des acteurs, sans considérations partisanes, un espace de dialogue, de débats, et d’échanges. La mise en œuvre de l’éducation artistique et culturelle s’accompagne ainsi de témoignages, de réflexions et de propositions qui poursuivent un objectif unique: faire de l’éducation artistique et culturelle un enjeu largement partagé, s’appuyant sur une culture professionnelle commune.
La diversité, pour être une force au sein de ce Haut Conseil, peut en effet poser, sur le terrain, un certain nombre de problèmes, faute de références partagées. C’est, pour reprendre une expression souvent entendue au fil des discussions, ce sentiment que « l’on ne parle pas la même langue ». Or, toute action nécessitant une importante mobilisation collective doit s’appuyer sur des repères communs. C’est le cas au théâtre – Avignon oblige – où les termes techniques, façonnés au fil des siècles, sont devenus une langue commune, qui, par son efficacité, permet de mener à bien les mises en scène les plus ambitieuses et les spectacles les plus grandioses.
La charte pour l’éducation artistique et culturelle poursuit un même objectif : façonner des références communes. En posant des principes clairs, elle favorise l’engagement de l’ensemble des acteurs. Élaborée au cours des séances de travail du Haut Conseil, approuvée par la totalité de ses membres à l’unanimité, elle est elle-même le fruit du dialogue, des échanges et de la concertation. Elle traduit, à travers ses principes, la diversité de nos points de vue et de nos sensibilités, tout en les unifiant. En cela, elle est un facteur d’unité. Une unité qu’elle contribuera à favoriser sur le terrain, au quotidien, permettant ainsi à l’éducation artistique et culturelle de continuer à se développer toujours davantage, sans jamais méconnaître la diversité des acteurs, des pratiques et des territoires, mais en faisant un atout, et non plus un obstacle.
Quelques liens utiles...
- La charte pour l’éducation artistique et culturelle
- Discours de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud Belkacem
- Les enregistrements de Cap'Radio, la webradio de l'académie de Nice, les Ateliers de l'Éducation Artistique et Culturelle qui se sont déroulés à Avignon les 7 et 8 juillet 2016, où vous retrouverez notamment l'intervention de la ministre de la culture et de la communication, Audrey Azoulay
- Le discours que vous retrouverez sur le socioBlog
- Télérama : Une charte pour l’éducation artistique et culturelle révélée à Avignon