24 septembre 2012

IMPÉNITENTS : comment transfigurons-nous nos amours en de multiples paris insidieux?

"Un amour impossible qui devient possible, c'est tout un monde qui s'écroule" (François Brunet)

Amour de Michael Haneke (2012)
Qui ne se sent naturellement et personnellement concerné par la «vérité» de l’amour de celle ou de celui qu'il ou qu'elle aime ? Sans doute la vérité de l’amour se trouve-t-elle, d’ailleurs, dans la manière même dont nous la questionnons, déterminés que nous sommes à être sourds à ce qui n’a jamais été mieux exprimé que dans le texte d’Aragon, « Il n’y a pas d’amour heureux », lorsque celui-ci met côte à côte les mots : « mon bel amour, ma déchirure » : nous ne sommes et nous ne serons jamais « l’autre », celle ou celui, que nous aimons, et c’est dans ce sentiment d’irrésolu que se fondent les plus belles histoires d’amour. Les réponses ne sont pas du registre de l’amour qui installe plutôt ses logiques dans le sentiment de mise en accord de nous-mêmes avec le monde. Cette mise en accord emprunte, elle, tous les chemins qu’elle trouve, même ceux des petites superstitions quotidiennes que nous réinventons chaque matin comme autant de rituels de preuves pour l’amour ou pour ce que nous ne pouvons résoudre dans l’immédiateté: « est-ce que Michèle m’aime vraiment ? » se demande-t-on intérieurement ; " je ne sais pas encore très bien, mais si la boulangère me regarde dans les yeux en me rendant la monnaie du pain, alors Michèle m’aime vraiment". Ces petites formes de rituels de preuves rapprochent ainsi ces milliers de faits infimes du quotidien que nous relions entre eux dans l’arbitraire de significations magiques. Et, si tant est que la liaison soit mauvaise, c’est-à-dire que « la boulangère ne nous regarde pas en rendant la monnaie du pain », nous retrouvons aussi vite une nouvelle situation où éprouver « l’amour de Michèle », et ce, indéfiniment, jusqu’à ce que cela fonctionne (impénitents, une liaison qui fonctionne ne nous satisfera d’ailleurs jamais tout à fait, et l’on se surprendra très vite à tester à son tour cette liaison).

10 septembre 2012

GRANTANFI, une émission de France Culture (enfin) consacrée aux films de campus

Avant que ne soit lancée la chaîne France Culture Plus dévolue à l'enseignement supérieur et à la recherche, on peut retrouver sur France Culture du lundi au vendredi, l'émission GrantanfiEmmanuel Ethis a été l'invité de la deuxième émission bâtie autour de la publication de l'ouvrage Les Films de Campus, l'Université au cinéma co-écrit avec Damien Malinas et édité par Armand Colin (l'ouvrage sera disponible à partir d'octobre 2012). Cette émission peut être (ré)écouter en podcast en cliquant ci-dessous.