Radioscopie de notre établissement, l'Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse, réalisée par Philippe Jacqué parue dans le quotidien Le Monde du 12 janvier 2011 : "Réputée pour son festival, la cité des papes se devait de se doter d’une université où culture et agrosciences travailleraient en osmose" (Philippe Jacqué, Envoyé Spécial)
Merci à tous les membres de notre communauté universitaire qui, chaque jour, contribuent à la reconnaissance de notre recherche, de nos formations et de notre université.
Les événements relatés ici se sont vraiment déroulés et les personnes décrites ont toutes existé même si quelquefois elles semblent avoir quelque(s) ressemblance(s) avec des personnages imaginaires qui, comme le cinéma, nous aident "à préserver notre foi dans nos désirs d’un monde éclairé, face aux compromis que nous passons avec la manière dont le monde existe..."
29 janvier 2011
25 janvier 2011
LE BAL DES REALISA(C)TRICES... une enquête de Laure-Elisabeth Bourdaud
Agnès Jaoui, Judith Godrèche, Sophie Marceau, Maïwenn Le Besco... Fait rare pour un réalisateur français, leur visage est aussi connu que leur nom. Logique : avant de passer derrière la caméra, elles occupaient la loge de l’actrice. Enquête sur des artistes qui explorent différentes facettes du cinéma.
Elle se prénomme Julie, Sophie, Judith, Maïwenn, Isabelle ou Géraldine... Elle a presque 30, plutôt 40/50, ou bientôt 60 ans... Son visage envahit l’écran, ou se dévoile derrière le rideau rouge. Et elle joue la comédie. Elle est la fille, l’amie, l’amante, la mère, la confidente, l’ennemie, la femme fatale. Elle n’a jamais la même identité. Et pourtant chacun d’entre nous a l’impression de bien la connaître. Elle est «notre» actrice. Mais parfois, celle-ci n’est plus seule- ment la comédienne d’un film. Elle le met en scène aussi. Cela change quoi pour nous, spectateurs, qu’elle passe à la réalisation ? Et pour elle ? Allons-nous avoir la sensation de la connaître mieux encore ? Est-ce qu’elle va nous surprendre, ou bien nous contenter, nous nourrir, en nous fournissant encore plus de matière pour la chérir et rêver avec elle ? Cette actrice pour- suit-elle un même travail créatif dans un autre domaine ? Ou entreprend-elle la construction d’une carrière artistique parallèle à partir de son propre univers ?
Emmanuel Ethis est sociologue du cinéma. Il consacre ses recherches à la réception des films, à l’étude des publics et à la sociologie des comédiens et des stars. Selon lui, « un acteur passe derrière la caméra pour réaliser, mais souvent aussi pour écrire. Ce n’est pas étonnant. C’est quelque chose de logique, pour lui, de faire passer par les autres ce qu’il souhaite exprimer. Par exemple, Agnès Jaoui a le même type de personnage dans les films qu’elle écrit que dans ceux d’Alain Resnais, en plus fouillé. Je pense aussi à Sophie Marceau dans La disparue de Deauville. C’est l’occasion d’aller plus loin dans l’expression de la complexité humaine, qu’un acteur de cinéma connaît très bien.»
En France, les actrices qui sont également réalisatrices forment un petit cercle très observé. Professionnels du cinéma, mé- dias, spectateurs... tous scrutent le travail de ces femmes qui dévoilent à chaque nouveau film un pan d’elles-mêmes. En 2010, l’actrice Géraldine Nakache a pu ajouter avec fierté «réalisation» à son CV. À 30 ans, elle a écrit et réalisé Tout ce qui brille, en collaboration avec Hervé Mimran, et a réuni plus d’un million de spectateurs. 2010 a aussi vu d’autres comédiennes entrer pour la première fois dans le cercle des réalisatrices: Valérie Donzelli (La reine des pommes), Judith Godrèche (Toutes les filles pleurent). Dans chacun de ces films, comme la réalisatrice de Tout ce qui brille, elles tenaient le rôle principal.
Ce n’est pas toujours le cas. Zabou Breitman affirme ne pas aimer jouer dans ses propres films et Nicole Garcia n’apparaît jamais dans ses réalisations. Quant à Sophie Marceau, elle a d’abord mis en scène dans un court métrage et son tout premier film (les deux très au- tobiographiques) celle qui pourrait être un double féminin, Judith Godrèche. Mais, c’est Marceau qui tient le rôle ve- dette de La disparue de Deauville, son dernier film en tant que réalisatrice..Malgré le cumul, les actrices-réalisa- trices font bien la distinction entre les deux métiers, comme l’explique Géraldine Nakache. « J’aime beaucoup faire l’actrice: je m’abandonne au regard d’un metteur en scène et c’est très agréable. Raconter les histoires des autres me plaît beaucoup [...]. Écrire et mettre en scène un film est un travail différent, plus plein, plus “rond”. Diriger des comédiens reste le plus grand des plaisirs pour moi.» Elle ajoute : « Sur le plateau de Tout ce qui brille, c’est Hervé Mimran qui me dirigeait en permanence. Il était essentiel que j’ai un regard posé sur moi, sinon tu t’oublies vite et tu restes focalisée sur le jeu de tes comédiens.»
La comédienne de théâtre Isabelle Mergault a débuté sa carrière de réalisa- trice il y a cinq ans. Elle a été récompen- sée en 2007 par le César du meilleur pre- mier film pour Je vous trouve très beau. À propos de Donnant, donnant qui est sorti en octobre 2010, Isabelle Mergault confie : « Mon travail de réalisatrice, c’est moi. S’il y a rejet du public, alors je me dirais qu’il faut que je fasse autre chose, car je n’ai rien d’autre à proposer aux spectateurs que moi.» Dans les films réalisés par des actrices, deux constantes reviennent. Leur premier long métrage est souvent très personnel, intime, à l’image de Pardonnez-moi de Maïwenn Le Besco, ou Il est plus facile pour un chameau... de Valeria Bruni Tedeschi. Toutes les deux ont reconstitué leur propre famille pour l’occasion. L’autre constante concerne le sujet du second film. Celui-ci parle bien souvent du monde du cinéma, voire carrément du métier d’actrice. C’est jus- tement le cas de Maïwenn ou de Valeria Bruni Tedeschi, mais aussi de Sophie Marceau avec respectivement les si bien nommés : Le bal des actrices, Actrices et La disparue de Deauville.
Emmanuel Ethis analyse : « Les acteurs qui passent derrière la caméra vont très vite parler du cinéma et ainsi porter leur propre regard sur le septième art. C’est une façon de se faire accepter en tant qu’auteur. D’être dans l’autocritique, dire qu’on ne se prend pas au sérieux.» Le sociologue poursuit : « Ce qui va être intéressant, c’est d’analyser le sujet de leur troisième film ! La réalisation est un parcours : on parle de soi, du cinéma et puis du monde. On attend de ces femmes qu’elles affrontent ces épreuves, comme des marches à franchir pour pouvoir faire du cinéma.» Déjà, pour passer à la réalisation, il faut trouver l’impulsion. Parfois elle vient de l’extérieur. C’est l’acteur Xavier Gélin qui a soufflé l’idée à Zabou Breitman. Isabelle Mergault, elle, explique que l’initiative vient de l’acteur et réalisateur Michel Blanc, à qui elle avait soumis le scénario de Je vous trouve très beau. Il l’a encouragée : « Mais si, ne t’inquiète pas ! Tout le monde peut le faire. Ce qui est dur, c’est d’écrire... » Isabelle Mergault ajoute : « Il avait raison. Le plus dur était fait. En ce moment, par exemple, je suis en train d’écrire et je suis toute seule. C’est difficile. Quand je réalise, finalement c’est facile, je suis comme un grand couturier, il y a plein de petites mains pour m’aider.»
Toujours selon Emmanuel Ethis, la forte présence d’actrices dans les rangs des réalisateurs français s’explique par le fait que « les métiers de la culture encouragent la parole des femmes, bien plus que d’autres métiers. C’est un milieu construit sous des auspices de tolérance, un milieu qui est dans l’avant- garde. Et puis, les vraies stars de cinéma sont souvent des femmes. Le symbole des studios de la Columbia Pictures, c’est tout de même une star féminine bran- dissant une flamme!»
Pour une actrice, même si elle ne passe pas encore à l’acte, l’envie de réalisation est souvent là. Aure Atika, qui sera en 2011 à l’affiche du film Le Skylab, de Julie Delpy, explique sur son site Internet qu’elle a écrit et réalisé deux courts mé- trages, À quoi ça sert de voter écolo? et De l’amour, pour « se donner une colonne vertébrale ». Elle ajoute : « Maintenant, je me suis donné le devoir et le plaisir de passer au long.» Mais la bascule ne se fait pas toujours. Question d’envie, de circonstances. Il y a aussi des actrices qui réaliseront dans leur vie un film, ou deux, pour ensuite s’en tenir à leur carrière de comédienne déjà bien remplie. C’est le cas d’une personnalité très connue en France : Jeanne Moreau. Durant sa carrière, elle a réalisé deux films et un documentaire. Le premier, Lumière, évoque... l’univers du cinéma à travers trois portraits de femmes. Et dans ce film, Jeanne Moreau tient un des rôles principaux.
(Cette enquête a été réalisée par Laure-Élisabeth Bourdaud / Elle est à retrouver en intégralité dans le magazine Muze du premier trimestre 2011)
Elle se prénomme Julie, Sophie, Judith, Maïwenn, Isabelle ou Géraldine... Elle a presque 30, plutôt 40/50, ou bientôt 60 ans... Son visage envahit l’écran, ou se dévoile derrière le rideau rouge. Et elle joue la comédie. Elle est la fille, l’amie, l’amante, la mère, la confidente, l’ennemie, la femme fatale. Elle n’a jamais la même identité. Et pourtant chacun d’entre nous a l’impression de bien la connaître. Elle est «notre» actrice. Mais parfois, celle-ci n’est plus seule- ment la comédienne d’un film. Elle le met en scène aussi. Cela change quoi pour nous, spectateurs, qu’elle passe à la réalisation ? Et pour elle ? Allons-nous avoir la sensation de la connaître mieux encore ? Est-ce qu’elle va nous surprendre, ou bien nous contenter, nous nourrir, en nous fournissant encore plus de matière pour la chérir et rêver avec elle ? Cette actrice pour- suit-elle un même travail créatif dans un autre domaine ? Ou entreprend-elle la construction d’une carrière artistique parallèle à partir de son propre univers ?
Emmanuel Ethis est sociologue du cinéma. Il consacre ses recherches à la réception des films, à l’étude des publics et à la sociologie des comédiens et des stars. Selon lui, « un acteur passe derrière la caméra pour réaliser, mais souvent aussi pour écrire. Ce n’est pas étonnant. C’est quelque chose de logique, pour lui, de faire passer par les autres ce qu’il souhaite exprimer. Par exemple, Agnès Jaoui a le même type de personnage dans les films qu’elle écrit que dans ceux d’Alain Resnais, en plus fouillé. Je pense aussi à Sophie Marceau dans La disparue de Deauville. C’est l’occasion d’aller plus loin dans l’expression de la complexité humaine, qu’un acteur de cinéma connaît très bien.»
En France, les actrices qui sont également réalisatrices forment un petit cercle très observé. Professionnels du cinéma, mé- dias, spectateurs... tous scrutent le travail de ces femmes qui dévoilent à chaque nouveau film un pan d’elles-mêmes. En 2010, l’actrice Géraldine Nakache a pu ajouter avec fierté «réalisation» à son CV. À 30 ans, elle a écrit et réalisé Tout ce qui brille, en collaboration avec Hervé Mimran, et a réuni plus d’un million de spectateurs. 2010 a aussi vu d’autres comédiennes entrer pour la première fois dans le cercle des réalisatrices: Valérie Donzelli (La reine des pommes), Judith Godrèche (Toutes les filles pleurent). Dans chacun de ces films, comme la réalisatrice de Tout ce qui brille, elles tenaient le rôle principal.
Ce n’est pas toujours le cas. Zabou Breitman affirme ne pas aimer jouer dans ses propres films et Nicole Garcia n’apparaît jamais dans ses réalisations. Quant à Sophie Marceau, elle a d’abord mis en scène dans un court métrage et son tout premier film (les deux très au- tobiographiques) celle qui pourrait être un double féminin, Judith Godrèche. Mais, c’est Marceau qui tient le rôle ve- dette de La disparue de Deauville, son dernier film en tant que réalisatrice..Malgré le cumul, les actrices-réalisa- trices font bien la distinction entre les deux métiers, comme l’explique Géraldine Nakache. « J’aime beaucoup faire l’actrice: je m’abandonne au regard d’un metteur en scène et c’est très agréable. Raconter les histoires des autres me plaît beaucoup [...]. Écrire et mettre en scène un film est un travail différent, plus plein, plus “rond”. Diriger des comédiens reste le plus grand des plaisirs pour moi.» Elle ajoute : « Sur le plateau de Tout ce qui brille, c’est Hervé Mimran qui me dirigeait en permanence. Il était essentiel que j’ai un regard posé sur moi, sinon tu t’oublies vite et tu restes focalisée sur le jeu de tes comédiens.»
La comédienne de théâtre Isabelle Mergault a débuté sa carrière de réalisa- trice il y a cinq ans. Elle a été récompen- sée en 2007 par le César du meilleur pre- mier film pour Je vous trouve très beau. À propos de Donnant, donnant qui est sorti en octobre 2010, Isabelle Mergault confie : « Mon travail de réalisatrice, c’est moi. S’il y a rejet du public, alors je me dirais qu’il faut que je fasse autre chose, car je n’ai rien d’autre à proposer aux spectateurs que moi.» Dans les films réalisés par des actrices, deux constantes reviennent. Leur premier long métrage est souvent très personnel, intime, à l’image de Pardonnez-moi de Maïwenn Le Besco, ou Il est plus facile pour un chameau... de Valeria Bruni Tedeschi. Toutes les deux ont reconstitué leur propre famille pour l’occasion. L’autre constante concerne le sujet du second film. Celui-ci parle bien souvent du monde du cinéma, voire carrément du métier d’actrice. C’est jus- tement le cas de Maïwenn ou de Valeria Bruni Tedeschi, mais aussi de Sophie Marceau avec respectivement les si bien nommés : Le bal des actrices, Actrices et La disparue de Deauville.
Emmanuel Ethis analyse : « Les acteurs qui passent derrière la caméra vont très vite parler du cinéma et ainsi porter leur propre regard sur le septième art. C’est une façon de se faire accepter en tant qu’auteur. D’être dans l’autocritique, dire qu’on ne se prend pas au sérieux.» Le sociologue poursuit : « Ce qui va être intéressant, c’est d’analyser le sujet de leur troisième film ! La réalisation est un parcours : on parle de soi, du cinéma et puis du monde. On attend de ces femmes qu’elles affrontent ces épreuves, comme des marches à franchir pour pouvoir faire du cinéma.» Déjà, pour passer à la réalisation, il faut trouver l’impulsion. Parfois elle vient de l’extérieur. C’est l’acteur Xavier Gélin qui a soufflé l’idée à Zabou Breitman. Isabelle Mergault, elle, explique que l’initiative vient de l’acteur et réalisateur Michel Blanc, à qui elle avait soumis le scénario de Je vous trouve très beau. Il l’a encouragée : « Mais si, ne t’inquiète pas ! Tout le monde peut le faire. Ce qui est dur, c’est d’écrire... » Isabelle Mergault ajoute : « Il avait raison. Le plus dur était fait. En ce moment, par exemple, je suis en train d’écrire et je suis toute seule. C’est difficile. Quand je réalise, finalement c’est facile, je suis comme un grand couturier, il y a plein de petites mains pour m’aider.»
Toujours selon Emmanuel Ethis, la forte présence d’actrices dans les rangs des réalisateurs français s’explique par le fait que « les métiers de la culture encouragent la parole des femmes, bien plus que d’autres métiers. C’est un milieu construit sous des auspices de tolérance, un milieu qui est dans l’avant- garde. Et puis, les vraies stars de cinéma sont souvent des femmes. Le symbole des studios de la Columbia Pictures, c’est tout de même une star féminine bran- dissant une flamme!»
Pour une actrice, même si elle ne passe pas encore à l’acte, l’envie de réalisation est souvent là. Aure Atika, qui sera en 2011 à l’affiche du film Le Skylab, de Julie Delpy, explique sur son site Internet qu’elle a écrit et réalisé deux courts mé- trages, À quoi ça sert de voter écolo? et De l’amour, pour « se donner une colonne vertébrale ». Elle ajoute : « Maintenant, je me suis donné le devoir et le plaisir de passer au long.» Mais la bascule ne se fait pas toujours. Question d’envie, de circonstances. Il y a aussi des actrices qui réaliseront dans leur vie un film, ou deux, pour ensuite s’en tenir à leur carrière de comédienne déjà bien remplie. C’est le cas d’une personnalité très connue en France : Jeanne Moreau. Durant sa carrière, elle a réalisé deux films et un documentaire. Le premier, Lumière, évoque... l’univers du cinéma à travers trois portraits de femmes. Et dans ce film, Jeanne Moreau tient un des rôles principaux.
(Cette enquête a été réalisée par Laure-Élisabeth Bourdaud / Elle est à retrouver en intégralité dans le magazine Muze du premier trimestre 2011)
07 janvier 2011
Proposition 29 * : Pour la création d'une cinémathèque de l'étudiant
L’objectif de la cinémathèque de l’étudiant est de donner un accès privilégié aux étudiants, à la cinématographie mondiale en leur dédiant une plateforme VOD (Video On Demand) avec des offres éditorialisées. Ce cinéclub en ligne nouvelle génération touchera plus de deux millions d’étudiants vivant en France et dans les territoires d’outre mer. Il favorisera la formation des spectateurs de demain en leur donnant accès au patrimoine mondial du cinéma. La cinémathèque proposera un véritable cinéma virtuel avec une filmographie renouvelée régulièrement, accompagnée de commentaires critiques, archives liées au contexte des films, de débats télévisés, de documentaires, d’interviews, de forum et d’une sélection de blogs. Cette plate-forme dynamique et pointue permettra à l’étudiant de renouveler son regard sur le cinéma d’hier et d’aujourd’hui en créant des interférences surprenantes entre toutes ces propositions (programmation éclectique et changeante, sélections, chroniqueurs avertis, stock fixe de chefs d’œuvres immuables). Elle pourra être un support à l’enseignement de la plupart des matières enseignées à l’université. Cela se fera par exemple par l’entremise de nos bibliothèques universitaires, ouvertes à tous, qui comptent parmi les plus beaux outils d’accès au savoir et qui méritent amplement d’être revalorisées. Véritable vitrine de la cinématographie d’auteurs, ce site fonctionnera en phase avec les nouveaux modes de consommation des jeunes (émotion, information, partage, discussion, play-list). Ce site s’inspirera dans sa ligne éditoriale de sites de partage de vidéos tel que YouTube. La création d’une plate-forme VOD éditorialisée à destination des étudiants prendra en compte dans sa phase de faisabilité : le mode d’accès aux films, la protection des œuvres contre le piratage, le financement du site et la rémunération des ayants droit. Enfin, ce site sera un outil privilégié pour accéder aux recherches majeures menées dans les universités françaises sur le cinéma (histoire, sociologie, sciences de l'information et de la communication, anthropologie, économie, sciences politiques) ; il proposera - entre autre - une fenêtre dynamique vers le fichier national des thèses soutenues qui ont pour objet cardinal "le cinéma". La Cinémathèque de l’étudiant est un projet déjà en phase de réalisation dans le cadre d'une collaboration croisée entre le Conseil de la Création Artistique et le Ministère de l'Enseignement Supérieur. (* : 29ème proposition du rapport Culture et Université)
01 janvier 2011
"FILMS DE CAMPUS" : une question de genre...
Western, policier, horreur, science-fiction, road movie, peplum, espionnage, comédie musicale, parodie, thriller, fantastique, mélo, film politique, film social, film érotique, film pornographique, film militant : l’industrie du cinéma n’a eu de cesse de dessiner et redessiner les contours de ce que l’on appelle ordinairement des «genres» afin de regrouper ensemble des films dont on pense qu’ils ont assez de caractéristiques communes pour former des catégories bien stables. Mais la création - même dans un univers règlementé comme peut l’être que celui de la production cinématographique - ne se rassasie pas de ces catégories bien définies. Elle se plaît à contourner les genres, à les détourner, voire à les réinventer. La critique, elle même, s’est essayé à tous les épithètes pour requalifier des genres qu’elle a toujours considéré comme trop vagues pour nous livrer ses «comédies douces-amères», ses «fantastiques ordinaires» et autres «mélodrames joyeux». Derrière cette profusion de qualificatifs et d’oxymores plus ou moins heureux et inventifs, ce sont avant tout des « horizons d’attente » que les genres cinématographiques tentent de transmettre au spectateur pour lui donner envie de voir un film ou plus simplement le mettre en condition, c’est-à-dire lui communiquer le ton et la couleur de ce à quoi il risque d’avoir affaire en «entrant» dans ledit film. Le cinéma hollywoodien a joué un rôle essentiel dans l’histoire du cinéma pour codifier les grands genres et les diffuser au monde entier. En ce sens, il est amusant de relever que bien que plus de 50% des films américains qui sortent chaque année sur nos écrans mettent en scène nombre d’éléments qui font très immédiatement référence à l’université, il n’existe pas, à proprement parler, de genre qui s’intitule «films de campus» ou « films d’université ». Sans doute cela s’explique-t-il par l’ambiguïté même qui réside dans la juxtaposition de ces termes «films-de-campus» ou «films-d’université», une juxtaposition qui peut prêter à croire qu’il s’agit soient de films mettant en scène une histoire en relation avec un campus ou une université, soient de films réalisés par des étudiants en cinéma ou en audiovisuel durant leurs études. Le film de guerre, lui, n’a pas à supporter la même confusion : lorsqu’on dit «film de guerre», on pense instantanément qu’il est question d’un film mettant en scène une histoire ayant attrait à la guerre et non d’un film réalisé par des militaires sur le champ de bataille !
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