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Je n’ai jamais été capitaine, toujours du côté de ceux qui sont choisis, et j’avoue que je conserve bien présente cette ignoble peur d’être celui que l’on tire en dernier, ce qui m’est arrivé tellement tellement souvent. La vie passant, sans doute la morale aidant un petit peu, j’ai durement conquis ma place d’avant-dernier. Nul en sport comme en tout autre type d’activités physiques, la place d’avant-dernier m’a permis néanmoins de conquérir une petite once de confiance en moi, assez grande en tous cas pour m’aider à oublier la sensation attachée au sentiment de celui qui serait choisi en dernier. Et comme le rappelle la magnifique chanson de Clarika «Le pire qui pourrait t'arriver serait d'être un petit peu meilleur, car là - Avant-avant-dernier -, Ce n'est plus du tout fédérateur… Oui mais que toi L'avant-dernier, Tu croises l'éternel second, et de vos destins contrariés, naîtra la plus belle des passions»… Le cinéma est sans doute, avec la littérature, l'un des arts les plus efficaces pour nous replonger dans ces flux de vie et lorsqu'adulte on les ressent de nouveau, on est souvent pris par un sentiment complexe situé à la croisée d'une certaine nostalgie et d'un soulagement évident de ne plus être obligé de vivre ces petites humiliations dont on prétend qu'elles forgent le caractère... Quel caractère ?...