Walter Benjamin avait en son
temps posé la question du devenir de l’œuvre d’art à l’ère de sa
reproductibilité technique. De fait, c’est en se posant cette question qu’il
soulève d’emblée le sens de l’écologie des relations qui se nouent et
s’inventent à la croisée de la culture et de l’entreprenariat. Il ne s’agit pas
de tomber dans la démagogie, mais on a pu l’observer notamment avec la destinée
de Disney, c’est en explorant les marges du monde du cinéma et en portant haut
et fort l’espace de l’animation en tant qu’espace de création, que l’inventeur
de Mickey va, du même coup, inventer l’art du 20e siècle avec le
Dessin animé consacré seulement après de longues années comme forme artistique
à part entière. Les arts ludiques, le jeu vidéo ne sauraient exister sans le
cadre formel de l’entreprise qui les porte, de même que l’entreprise qui les
porte se singularise au regard de toute autre entreprise parce qu’elle est
portée par la création et des créateurs qui ne peuvent être que reconnu(s) tant
par le public que par les figures des experts et des critiques.
Contrairement à ce que redoutait Benjamin, il n’y a pas de désincarnation de l’art dans l’espace de sa reproductibilité, pas plus d’ailleurs qu’il y aurait détérioration de l’aura qui s’attache à l’œuvre. Mieux c’est sa démocratisation qui viendrait éprouver sa valeur chargée par le collectif au sein duquel s’inscrit sa reconnaissance. L’opposition entre entreprenariat et culture est, de fait, une aporie même au regard des « performances » inscrites dans le momentané et dans l’authentique d’une représentation unique, car celles-ci construisent précisément un espace de valorisation qui leur sont propres. En réalité, ce qu’interroge la question de la performance qui est, elle aussi, une entreprise, c’est bien celle du « marché », c’est-à-dire de l’économie de marché, car elle n’est ni soumise aux négoces au long court, ni à la concurrence à proprement parler.
Contrairement à ce que redoutait Benjamin, il n’y a pas de désincarnation de l’art dans l’espace de sa reproductibilité, pas plus d’ailleurs qu’il y aurait détérioration de l’aura qui s’attache à l’œuvre. Mieux c’est sa démocratisation qui viendrait éprouver sa valeur chargée par le collectif au sein duquel s’inscrit sa reconnaissance. L’opposition entre entreprenariat et culture est, de fait, une aporie même au regard des « performances » inscrites dans le momentané et dans l’authentique d’une représentation unique, car celles-ci construisent précisément un espace de valorisation qui leur sont propres. En réalité, ce qu’interroge la question de la performance qui est, elle aussi, une entreprise, c’est bien celle du « marché », c’est-à-dire de l’économie de marché, car elle n’est ni soumise aux négoces au long court, ni à la concurrence à proprement parler.
En effet, c’est l’économie de marché qu’il faudrait appeler plus justement « écologie de marché » qui se trouve à l’intersection de la culture, de l’art et de l’entreprenariat en remettant à plat la sociologie même qui s’attache aux économies de marché traditionnel, car l’écologie de marché située à la croisée de l’art et de l’entreprenariat est imparfaite. Cette imperfection en créée le charme : elle n’obéit à des positions dominantes qui ne reposent que sur les valeurs de la transmission culturelle, de l’éducation artistique et culturelle partagée, ne supportent aucun monopole, joue en permanence sur l’effet de surprise lié au sens anthropologique le plus profond de ce qui structure les nouveaux réseaux symboliques de ce qui précisément nous « fait symboliser », individuellement, collectivement voire universellement.