Du futur « passe culture », annoncé par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle et validé par le premier ministre, Edouard Philippe, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le 4 juillet, on ne sait pour l’instant que peu de chose : un crédit de 500 euros serait alloué aux jeunes pour des sorties culturelles et le passe serait accessible par le biais d’une application sur smartphone. En attendant le « passe » du président, on peut déjà se pencher sur le « patch culture » d’Avignon. Mis en œuvre à la rentrée 2010, ce dispositif est le fruit des travaux de deux sociologues, Emmanuel Ethis, alors président de l’université d’Avignon et des pays de Vaucluse (2007-2015) et actuellement président du Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle, et Damien Malinas, vice-président de l’université. « La période de la vie étudiante est le point aveugle des politiques culturelles, mis à part les tarifs réduits pour les jeunes. De plus, se pose un problème de pouvoir d’achat : une fois que les jeunes ont payé leurs études et leur logement, il ne leur reste en moyenne que 5 ou 7 euros par mois pour les sorties culturelles », explique Emmanuel Ethis. D’où l’idée de négocier avec les lieux culturels un tarif unique de 5 euros.
Sept ans ont passé. Et sur les 7 000 étudiants de l’université d’Avignon, environ 1 500 sont désormais « patchés ». La part des boursiers patchés correspond à celle de la totalité des étudiants, entre 46 % et 53 %. Le patch a été conçu pour être largement accessible : à chaque rentrée, les étudiants de l’université d’Avignon reçoivent un agenda à spirales, dans lequel est insérée la carte du « patch culture », détachable. Celle-ci doit simplement être munie d’une photo d’identité et tamponnée à l’accueil de l’université ; surtout, elle n’est pas payante comme c’est souvent le cas des « passes culture » pour les étudiants dans les grandes villes. « L’idée n’est pas de sélectionner quelques partenaires et de trouver un budget. Sinon on serait dans la prescription. Et une fois que le budget est épuisé, il y a le risque que les élus disent stop. Ils auraient presque intérêt à ce que le passe ne marche pas ! », indique Damien Malinas. « Notre objectif est que tous les lieux intègrent ce tarif réduit de 5 euros dans leur économie. Ensuite, le jeune fait sa programmation. S’il décide d’aller voir un duo comique bébête, c’est son choix », ajoute-t-il. Une soixantaine de lieux sont aujourd’hui partenaires du « patch » d’Avignon : le Festival « in » et « off », des théâtres, des salles de concerts, la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, l’Opéra, le cinéma Pathé Cap Sud mais aussi les salles art et essai de l’Utopia. Enfin, quelques restaurants et snacks : « Car on a des étudiants qui vont de leur chambre à la salle de cours, et c’est tout. Il faut déjà les faire sortir », observe Damien Malinas. Vingt-cinq lieux appliquent le tarif à 5 euros de façon illimitée, les autres une seule fois pendant l’année. Le « in » d’Avignon propose une formule à part : le Festival a un contingent de 120 places à 5 euros, réparties sur huit spectacles. En 2017, tout a été vendu. À l’Opéra, l’étudiant « patché » se retrouvait, cette année, au deuxième balcon pour 5 euros – et le contingent de places va s’agrandir, de 160 places en 2016-2017 à 522 pour 2017-2018.
Sept ans ont passé. Et sur les 7 000 étudiants de l’université d’Avignon, environ 1 500 sont désormais « patchés ». La part des boursiers patchés correspond à celle de la totalité des étudiants, entre 46 % et 53 %. Le patch a été conçu pour être largement accessible : à chaque rentrée, les étudiants de l’université d’Avignon reçoivent un agenda à spirales, dans lequel est insérée la carte du « patch culture », détachable. Celle-ci doit simplement être munie d’une photo d’identité et tamponnée à l’accueil de l’université ; surtout, elle n’est pas payante comme c’est souvent le cas des « passes culture » pour les étudiants dans les grandes villes. « L’idée n’est pas de sélectionner quelques partenaires et de trouver un budget. Sinon on serait dans la prescription. Et une fois que le budget est épuisé, il y a le risque que les élus disent stop. Ils auraient presque intérêt à ce que le passe ne marche pas ! », indique Damien Malinas. « Notre objectif est que tous les lieux intègrent ce tarif réduit de 5 euros dans leur économie. Ensuite, le jeune fait sa programmation. S’il décide d’aller voir un duo comique bébête, c’est son choix », ajoute-t-il. Une soixantaine de lieux sont aujourd’hui partenaires du « patch » d’Avignon : le Festival « in » et « off », des théâtres, des salles de concerts, la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, l’Opéra, le cinéma Pathé Cap Sud mais aussi les salles art et essai de l’Utopia. Enfin, quelques restaurants et snacks : « Car on a des étudiants qui vont de leur chambre à la salle de cours, et c’est tout. Il faut déjà les faire sortir », observe Damien Malinas. Vingt-cinq lieux appliquent le tarif à 5 euros de façon illimitée, les autres une seule fois pendant l’année. Le « in » d’Avignon propose une formule à part : le Festival a un contingent de 120 places à 5 euros, réparties sur huit spectacles. En 2017, tout a été vendu. À l’Opéra, l’étudiant « patché » se retrouvait, cette année, au deuxième balcon pour 5 euros – et le contingent de places va s’agrandir, de 160 places en 2016-2017 à 522 pour 2017-2018.
Margaux, qui va terminer dans un an son master sur les publics de la culture à l’université d’Avignon, a pu aller écouter Doc Gyneco pour 5 euros au Paloma, scène de musiques actuelles de Nîmes. Mais elle reconnaît qu’elle fait partie des jeunes déjà sensibilisés à la culture. Axel, qui entre en troisième année d’administration économique et sociale, l’est moins. « Je n’avais pas vraiment de pratique culturelle, et grâce au patch j’ai découvert l’opéra, dit-il. J’y suis retourné plusieurs fois. » Clément, étudiant en droit, est boursier sur critères sociaux, ainsi qu’au mérite, avec un bac mention très bien. « J’avais une pratique culturelle avant 18 ans, mais ensuite les prix augmentent. Avec le patch, j’ai découvert les concerts de musiques improvisées. » Il y a, bien sûr, des sceptiques. Comme ce jeune homme qui a dit à un professeur : « Vous me dites d’aller au théâtre, mais moi je ne rentre même pas en boîte de nuit… »
On peut consulter en cliquant ici le petit film ludique de promotion du Patch Culture de l'Université.