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21 mai 2013

CINEMA, THE SUBTLE ART OF THE « RENDEZ-VOUS »

Si l’on veut s’interroger sur ce que sera le public de demain, encore faut-il se demander ce qu’est à proprement parler la « pratique du cinéma ». On parle de la « pratique » d’un spectateur lorsque celui-ci fréquente le cinéma, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi que le cinéma représente quelque chose qui compte pour ce dernier, d’une manière ou d’une autre. Une pratique, c’est donc à la fois une fréquentation et une représentation. Lorsqu’on décrit un public comme occasionnel, régulier ou assidu, on dépeint, en réalité, une relation particulière au cinéma, plus ou moins distendue, plus ou moins fidèle, plus ou moins soutenue, mais qui nous laisse entrevoir comment est structuré notre désir et par symétrie notre manque de cinéma, la manière dont le cinéma compte dans notre vie et ce que l’on est prêt à faire pour lui. La pratique du cinéma a beaucoup à voir avec la fréquentation amoureuse. Elle suppose à tous les sens du mot un « rendez-vous ». On se « retrouve » pour aller au cinéma dans la « vraie vie » et Second Life aussi oblige à se fixer un rendez-vous si l’on veut y voir un film. Et la façon dont le rendez-vous se déroule impliquera le fait qu’on en sollicitera un autre, puis encore un autre.Ce que la sociologie des publics de cinéma nous apprend, c’est que la valeur que quelqu’un accorde à une œuvre cinématographique est très dépendante de la valeur que d’autres personnes lui accordent, sinon cette œuvre n’existe pas. Les changements technologiques qui accompagnent l’évolution des modes de fréquentation doivent être attentifs à cette donnée fondamentale, sinon les rendez-vous qu’ils soient en salles, devant un écran de télévision ou devant un écran d’ordinateur perdront leur quintessence sociale et donc le sens de cette pratique cinématographique qui ne se définit jamais par l’onanisme qu’elle revêt, mais bel et bien par le(s) partage(s) qu’elle implique. À ce titre, on peut dire et concevoir que pour perdurer, tout nouveau mode de pratique du cinéma doit se penser avant tout comme un art subtil du «rendez-vous».


Wondering what tomorrow's audience will be like inevitably leads one to question "cinema practices". One speaks of a spectator's "practice" when he or she is a cinema-goer, but this needs to be taken further. The cinema also ought to represent something valuable for the spectator, in some way or other. A practice is thus concerned both with attendance and representation. As a matter of fact, qualifying attendance as occasional, regular or dedicated, points at a specific relationship between the audience and the cinema, whether it be more or less close, more or less devoted, or more or less lasting. It allows us an insight into how our desire is made up and, as a corollary, into how we miss the cinema, into how it matters for us and how much we are prepared to do for it. Cinema-going is akin to a love affair. It implies a "rendez-vous" in all the senses of the word. We "meet" to go to the cinema in real life, and "Second Life" also compels us to make a date when we want to watch a film. And the success of the encounter will condition the next one, and so on. The sociology of cinema audiences teaches us that the way a person values a film is very much dependent on the way others value it, otherwise the film cannot exist. The technological changes that accompany the evolution in cinema-going "practices" must pay great heed to this fundamental fact. If they do not, the "rendez-vous", whether it be in a cinema, in front of a television or computer screen, will lose its quintessentially social aspect and therefore the very meaning attached to cinema "practice" which can never be defined by its apparent onanism but by the actual sharing it implies at all levels. Whether in a cinema, by the cinema, for the cinema, or through the cinema, for direct or oblique purposes, whether for mere occasional entertainment or a genuine passion for films, one is entitled to think and claim that, in order to last, every new cinema-going "practice" should above all be conceived of as a subtle art of the "rendez-vous".

[Vous pouvez retrouver l'intégralité des développements de ce texte sur ce blog sous le titre "Le cinéma, cet art subtil du rendez-vous"]

09 mai 2013

ESPRIT STARFIX, le fossoyeur de films t'a invoqué...


Fossoyeur, c’est un métier qui consiste à creuser des fosses et y introduire des défunts dans les tombes qu’il entretient en s’assurant qu’elles soient pas profanées. Parfois, il procède à des exhumations, aux ouvertures et fermetures des caveaux et des cases des columbariums. Longtemps ce métier-là fût réservé aux cagots, des individus frappés par le mépris de la population et généralement mis à l’écart de la société. Mais aujourd’hui, un nouveau type de fossoyeur renaît, pelle à la main, prêt à exhumer les images de nos imaginaires cinéphiliques, un doctorat de sciences de l’information et de la communication de l’université d’Avignon en poche. Il s’appelle François Theurel et nous livre régulièrement sur le web des chroniques tout autant désacralisantes que « déprofanisantes ». Nous invitons les lecteurs du socioblog férus d’esthétique filmique ou d’une filmologie contemporanéisée à jeter un œil sanglant sur ces vidéos denses et partiales, habitées de cet esprit Starfix que j’aimais tant quand j’étais jeune cinéphile. En cliquant ici (ou sur le titre de ce post), vous découvrirez la huitième chronique de notre fossoyeur consacrée à la mythologie au cinéma. Il y est ici question de l’impact du cinéma Mainstream.